Les atouts de la résidence alternée
Ce mode de garde demande à
chaque parent un peu de bonne volonté et d’organisation. Gérard Poussin,
psychologue, donne quelques clés pour bénéficier pleinement de ce mode de vie
et profiter de ses atouts.
Quelles sont les conditions indispensables à la mise en place d’une garde alternée ?
Gérard Poussin : La première condition, c’est la proximité géographique. Si les parents vivent trop éloignés l’un de l’autre, l’enfant ne peut pas suivre normalement son cursus scolaire. Dans le même quartier, c’est idéal, car l’enfant peut garder les mêmes copains, ce qui est important pour son bien-être. Evidemment, on ne peut envisager de garde alternée dans les cas de violence intra-familiale.
Un
minimum de dialogue entre les parents est très souhaitable, car l’enfant risque
de souffrir psychiquement de la guerre que se livrent ses parents. Enfin, sans
parler de condition indispensable, il est plus que souhaitable que l’enfant ait
une chambre à lui. Il doit avoir le sentiment d’être chez lui chez chacun de
ses parents.
Comment gérer le quotidien ?
Gérard Poussin : Il faut bien réfléchir à
la mise en place de l’alternance. Ce peut être sur le rythme une semaine chez
la mère / une semaine chez le père. Mais cette solution n’est pas idéale pour
tous les enfants, et notamment pour les bébés. Le bébé ne doit pas être séparé
plus de deux jours de son " parent d’attache ", le plus souvent la
mère. Jusqu’à l’âge de deux ans environ, il ne vaut mieux pas envisager un
rythme de garde alternée. Mais de manière générale, il n’existe pas de modèle
fixe. Parfois, l’adolescent préfère un rythme de 15 jours / 15jours, moins
contraignant. Il s’agit donc d’aviser en fonction de l’âge de l’enfant, de son
rythme et de la façon dont les choses se passent.
Que conseiller aux parents ?
Gérard Poussin : S’ils n’arrivent pas à se
parler, la médiation familiale est indispensable. S’ils sont capables de
communiquer entre eux, ce qui est la meilleure des situations, je conseille aux
parents de mettre en place quelque chose de souple. Il faut éviter de mettre en
place un système carcan. Mieux vaut avoir la possibilité de moduler les choses.
Je conseille une garde alternée à l’essai, avec état des lieux 6 mois plus
tard. La garde alternée à 50/50 ne représente que 10 % seulement des cas. Mais
pour moi, l’essentiel, c’est que l’enfant ne soit pas coupé de sa relation
naturelle à l’un de ses parents. Dans l’idéal, il faudrait que le père et la
mère aient tous les deux accès à la vie " réelle " de l’enfant (aller
le chercher à l’école, rencontrer la maîtresse..), à tout ce qui permet de
s’inscrire dans une partie du quotidien de l’enfant.
Quels sont les indices qui indiquent qu’il vaut mieux arrêter la résidence alternée ?
Gérard Poussin : Lorsque l’on note un
changement dans le caractère et le comportement de l’enfant, ou dans les
résultats scolaires, cela doit alerter. La garde alternée est-elle à l’origine
du malaise ?
S’il y a des raisons de le penser, il faut essayer d’en parler à l’enfant et envisager une autre solution.
Mais
il arrive que l’enfant dise blanc à sa mère et noir à son père. A ce moment-là,
on peut penser que la cause du malaise est plus profonde, et que l’enfant n’est
pas à l’aise vis-à-vis de l’un des deux parents. Dans ce type de situation, le
mieux est parfois d’aller voir un psychologue.
Est-ce que la résidence alternée coûte cher ?
Gérard Poussin : Il est évident que cela a un coût. Déjà, un divorce entraîne souvent une baisse du niveau de vie. Ensuite les parents devront avoir en double appartement, voiture, chambre pour l’enfant…. Mais depuis mars 2002, les offices HLM prennent en compte cette donnée.
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Réussir la garde alternée de Gérard Poussin et Anne Lamy, chez Albin
Michel, Collection " C’est la vie aussi ".
(10 février 2004)
http://www.tf1.fr/plurielles/etremaman/famille
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