Études et statistiques Justice n° 23 : "La résidence en alternance des enfants de parents séparés"
Ministère de la Justice
Direction de l’Administration générale
et de l’Équipement,
Sous-direction de la Statistique, des Études et de la Documentation.
La loi du 4 mars 2002 a expressément prévu la possibilité
de choisir une résidence en alternance pour les enfants en cas de séparation de
leurs parents. Une enquête, réalisée sur un échantillon représentatif de
décisions permet de disposer d’éléments d’information sur le recours à cette
formule.
Dans l’immense majorité des cas (80,7%), les
demandes de résidence en alternance sont formées conjointement par les deux
parents.
Lorsqu’il y a désaccord des parents, la résidence en
alternance est retenue dans un quart des cas ; dans les trois quarts
restants la résidence habituelle de l’enfant est alors fixée chez l’un des
parents, le plus souvent chez la mère.
Le jeune âge des enfants ne semble pas être un obstacle
à la demande conjointe de résidence en alternance : les trois quarts des
enfants ont moins de dix ans, l’âge moyen se situant à 7 ans.
Lorsqu’il y a désaccord des parents (une demande sur
cinq), les juges recourent à des mesures d’instruction dans la moitié
des procédures, le plus souvent une enquête sociale. Mais ce recours est plus
fréquent lorsque l’alternance est acceptée (61%) que lorsqu’elle est
rejetée (39%). Il semblerait donc que les juges n’imposent une
alternance qu’après s’être entourés du maximum d’informations sur la situation
des parents.
Les enfants de fratries sont rarement séparés et
l’alternance hebdomadaire est retenue huit fois sur dix.
Dans la très grande majorité des cas (70%), l’alternance
est exclusive du versement d’une pension, et lorsque ce versement existe,
il est le plus souvent inférieur à 200 Euros par enfant.
Quant aux prestations sociales, les parents penchent
majoritairement pour une attribution à la mère, tandis que pour l’avantage
fiscal ils préfèrent l’attribution exclusive au partage pour moitié.
De façon générale, la résidence en alternance incite
les parents à rechercher un équilibre sur tous les aspects de la prise en
charge matérielle et financière de l’enfant, ce qui conduit à des calculs
plus complexes que ceux exigés par la fixation d’une pension.
Par ailleurs, le faible recours à l’aide juridictionnelle
des parents - une procédure sur cinq seulement - permet de penser qu’ils
bénéficient d’une situation financière relativement aisée.
Table des matières
Résumé
La résidence en alternance des enfants de parents séparés
devant les juges aux affaires familiales
I. Des parents et des juges encore peu mobilisés par la
formule de résidence en alternance
II. Des familles en demande d’alternance
III. Les motivations de l’alternance
IV. Les modalités de l’alternance
ANNEXE 1. Naissance et évolution de la notion de résidence
de l’enfant de parents séparés.
ANNEXE 2. Note de lancement de l’enquête
ANNEXE 3. Sources et méthodes
ANNEXE 4. Tableaux annexes
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