Résumé et Fiche
technique
Être père aujourd'hui…
Un film écrit et réalisé par Olivier BORDERIE
Documentaire de création : 52 Minutes
Résumé : Les hommes ont une histoire sociale de père importante à
connaître.
Les différentes révolutions sociales ont remis en cause le patriarcat et
libéré les femmes de leur position de dominées, mais elles ont aussi révélé
contre toute attente, l'affection profonde et sincère que les hommes
portent à leurs enfants.
L'évolution de la société depuis la Révolution Française a provoqué un
bouleversement des liens entre hommes et femmes.
Le père n'est plus le patriarche mais bien un homme nouveau : un père
moderne qui assume ses sentiments et ses enfants.
Comment a évolué le rôle du père ? Comment s'applique-t-il à l'enfant, à
l'adolescent ? Quelle influence a-t-il sur le jeune adulte ?
Des témoignages de Pères sont argumentés par les plus grands spécialistes
des questions historiques, sociales et des relations humaines, qui nous
expliquent avec des mots simples l'évolution de la paternité.
Production déléguée : La CATHODE Gabriel GONNET
Coproduction : La CATHODE Télessonne
Avec la participation
- Centre National de la Cinématographie
- Ministère de la Famille
- Direction Générale de l'Action Sociale
- Bureau de l'Enfance et de la Famille
- Fonds d'Action Sociale pour l'Intégration et la Lutte contre les Discriminations
- PROCIREP
- ANGOA
Image et Son : Olivier Borderie - Sophie Matou
Musique : Christophe Pompon
Montage : Saci Ourabah - Olivier Borderie
Mixage : Sophie Beaumart
Les
Spécialistes et leur Bibliographie
Jean LE CAMUS
(Toulouse)
Professeur de psychologie à l'Université de Toulouse-le-Mirail, spécialiste
du développement de l'enfant.
" Le vrai rôle du père " (2000, Odile Jacob)
" Le père éducateur du jeune enfant " (1999, PUF)
" Le rôle du père dans le développement du jeune enfant " (1997,
Nathan)
" Pères et bébés " (1995, L'Harmattan)
Evelyne SULLEROT(Paris)
Sociologue, Co-fondatrice du planning familial
Ancien membre du Conseil économique et social
Commandeur de l'Ordre de la légion d'honneur et Commandeur de l'Ordre du
mérite
* La Presse féminine, Armand Colin, 1964.
* Histoire de la presse féminine, CNRS Armand Colin, 1964.
* Demain les femmes, Robert Laffont, 1965, traduit en 11 langues.
* La vie des femmes, Gonthier- Denoël, 1965, traduit en 5 langues.
* Histoire et sociologie du travail féminin, Gonthier-Denoël, 1968, 10
traductions.
* La femme dans le monde moderne, Hachette, 1970, 8 traductions.
* Les françaises au travail, Hachette, 1973.
* Histoire et Mythologie de l'amour, huit siècle d'écrits féminins,
Hachette, 1974, couronné par l'Académie Française.
* Le Fait féminin / ouvrage collectif sous la direction de Evelyne
Sullerot, avec la collaboration de Odette Thibaut, préface A. LWOFF, prix
Nobel, Fayard 1978, 9 traductions.
* L'aman, roman, Fayard, 1981.
* Pour le meilleur et sans le pire, Fayard, 1984, couronné par l'Académie
des Sciences Morales et Politiques.
* L'Enveloppe, roman, Fayard, 1987.
* L'Age de travailler, Fayard, 1986, 3 traductions.
* Quels pères ? Quels fils ?, Fayard, 1992 et le Livre de Poche 1994.
* Alias, roman, Fayard, 1996 et le Livre de Poche, 1999.
* Le Grand Remue-ménage, crise de la famille (Fayard, 1997)
* La crise de la famille, Pluriel, Hachette-Littératures 2000.
* Diderot dans l'autobus. Ou comment se laisser aller à des pensées
incorrectes sur les murs actuelles et l'avenir de l'espèce humaine,
(Fayard, 2001)
Thierry BARANGER (Bobigny)
Président de l'Association française des Magistrats de la Jeunesse et de la
Famille (AFMJF) et directeur de la revue " Mélampous ". Il
est par ailleurs premier juge des enfants au tribunal de Bobigny.
Christiane
OLIVIER (Aix
en Provence)
Psychanalyste, écrivain, conférencière
"Les Enfants de Jocaste". Éd.Denoël
" Fille d'Ève ou la relation mère-fille " . Éd.Denoël
"Les fils d'Oreste". Éd. Flammarion
"L'Ogre intérieur". Éd. Flammarion
" Enfants-Rois plus jamais ça !" Éd.Albain Michel
" Petit livre à l'usage des pères" Éd.Fayard
" Peut-on être une bonne mère" Éd.Fayard
" Les parents face à la violence de l'enfant" Éd.Fayard
" L'enfant et sa sexualité" Éd.Fayard
" Il n'aime pas l'école" Éd.Fayard
Jacques BAROU (Grenoble)
Chargé de recherche au CNRS attaché au Centre de Recherche sur le
Politique,
l'Administration, la Ville et le Territoire
“ L'Europe, terre d'immigration - Flux migratoires et intégration
“ Éd. PU Grenoble
Gérard Neyrand (Aix en Provence)
Chercheur Psycho-sociologue
Directeur des études du CIMMERS
Spécialiste de l'évolution familiale et des nouvelles formes de parentalité
dans la société moderne
“ La culture de vos ados “ Éd.Fleurus
“ L'enfant face à la séparation des parents -Une solution, la
résidence alternée“ Éd. Syros
“ L'enfant, la mère et la question du père “ Éd. Puf
Les pères
Paul
CRABIER (Toulouse)
Profession : Maitre E ( maitre éducateur)
Papa d'une fille de 14 ans et d'un garçon de 11 ans
Situation: Marié
Michel THIZON (Vezinet le Pecq)
Profession : consultant
Papa d'une fille de 17 ans
Situation : Divorcé- Fondateur de SOS papa militant à la cause des pères
Boubakar SENE (Pierrefitte sur Seine)
Profession : employé de mairie
Papa de 6 anfants de 12 à 30 ans
Situation :Divorcé remarié- Malien d'origine, fondateur de " conseil
de famille " Association regroupant des parents d'origines Africaine.
Hakim MENASRIA (Saumur)
Profession : informaticien réseau
Papa d'un garçon de 1 an
Situation : Français de parents algériens
marié a une Française d’origine.
Isabelle
ROUAULT ( Marseille)
Conseillère ANPE
Maman d’une jeune fille de 12 ans et belle mère de deux ados de 17 et
18 ans.
Situation : Divorcée et remariée.
Frédéric BORDERIE (Grenoble)
Ingénieur Haute Technologie
Papa d’une jeune fille de 12 ans
Situation : Père célibataire
depuis que sa fille a 3 mois.
Les
THÈMES du film
Le
nouveau rôle du père
Les hommes ont une histoire sociale de père importante à connaître.
Les différentes révolutions sociales ont remis en cause le Patriarcat et
libéré les femmes de leur position de dominée, mais elles ont aussi révélé
contre toute attente, l’affection profonde et sincère que les hommes
portent à leurs enfants.
L'évolution de la société depuis la Révolution Française a provoqué un
profond bouleversement des liens entre hommes et femmes.
Le père n’est plus le patriarche mais bien un homme nouveau un père
moderne, qui assume ses sentiments et ses enfants.
Comment a évolué le rôle du père ? Comment s'applique-t-il à l'enfant, à
l'adolescent ? Quelle influence a-t-il sur le jeune adulte ?
Le
père a un rôle irremplaçable
Le père a un rôle irremplaçable auprès de son enfant : de la présence
prénatale, de la petite enfance jusqu’à l’ouverture au monde du
jeune adulte. Ce contact paternel est primordial pour la construction et
l’évolution psychique de l’enfant.
Le père, c’est aussi le garant de cette autorité constructive, qui
positionne les limites, et qui fera de ses enfants, des adultes
responsables civilement ...
Cette place de père doit, dans tous les cas, être soutenue aussi bien par
la mère que par l’ensemble des institutions, sans dénigrement, comme
étant à l’égal de la femme, un support d’affection et
d’éducation pour leurs enfants. Les nouvelles lois vont dans le bon
sens : autorité parentale conjointe, congé de paternité, livret de
paternité …
Mais les usages ?
Carence en père, quel en est le résultat social ?
Le beau père a t’il un droit dans la famille recomposée ?
Le futur serait-il la porte ouverte à la parentalité responsable ?
Pères
de l’immigration
Depuis les années soixante, de nombreux travailleurs ont immigré en Europe.
Les nouveaux pères comptent aussi parmi eux, ces pères immigrés ou issus de
l’immigration et intégrés. Les questions que nous nous posons,
sont-elles également les mêmes pour eux
Connaît-on les difficultés que peuvent avoir ces pères immigrés qui,
arrivant sur le sol Français se heurtent aux différences d’éducation
de leur pays d’origine … Malgré tout réussir la vie de leurs
enfants reste un leitmotiv, mais les aide-t’on vraiment pour que cela
arrive ?
Comment mœurs modernes et cultures traditionnelles fusionnent-elles
dans la paternité ?
Portraits de ces pères actuels (en couple, séparés ou en famille
recomposée), de leur façon d'être auprès de leurs enfants. Des spécialistes
des questions historiques, sociales et des relations humaines, seront
présents pour nous expliquer par mots simples comment les choses évoluent,
avec les certitudes, les doutes mais la volonté des pères d’assumer
leur paternité
Synopsis
Benjamin,
Jean-Paul, Hakim, Frédéric, Isabelle, Boubakar, ces Papas et Mamans
contemporains de toutes nationalités, en toute simplicité, nous parle de la
responsabilité d’être père. Nous les suivons les uns après les autres
en France.
Issy Les Moulineaux, Famille DI PEDE. Ballade au parc et découverte
de la nature. Maman nous le dit clairement « Papa peut faire plus de choses
encore…Mais il s’en occupe déjà très bien ! » Bébé Joshua nous
souri et Christiane
Olivier nous
explique « Le père s’occupe de son enfant à sa façon, et c’est
ce qu’on lui reproche, de ne pas s’en occuper comme une mère
pourtant quel est le besoin d’avoir deux mères et pas de père ? » Le
père a sa place mais qu’elle est t’elle réellement ?
Saumur, Hakim MENESRIA est Français d’origine Algérienne.
L’éducation ouverte aux autres est un leitmotiv pour Hakim, une
éducation affective de proximité et d’attention permanente. Thierry BARANGER Juge pour Enfant « Elever des
enfants ce n’est pas séduire ses enfants…. C’est aussi
savoir contester une parole pour leurs permettrent de grandir… » Les cultures
différentes sont un atout pour Hakim, l’écoute,
l’accompagnement mais en tout cas jamais la perte de contrôle jusqu'à
la tape sur les fesses, qui ne résout rien du tout, donc « A bannir…
»
Marseille, Isabelle ROUAULT. Au bord des Calanques, la famille joue aux raquettes.
Recomposition familiale une chance pour les nouveaux parents, mais surtout
pour les enfants… « La place du beau-père n’est malheureusement
pas reconnue juridiquement, et s’il arrivait quelque chose à
l’un ou l’autre de nous, adulte, comment cela se passerait-il
ensuite ? » Gérard NEYRAND nous justifie la place importante du beau-père,
comme étant une responsabilité non reconnue d’adulte, vis-à-vis de
chaque enfant de la nouvelle famille. Isabelle est également persuadé que,
l’enfant se construit avec son père et que les aléas de la vie des
adultes, ne doivent en aucun cas séparer l’un ou l’autre des
parents de la vie de l’enfant. « On ne peut pas divorcer de son
enfant comme on divorce de son conjoint …» Nous dit fermement et
calmement Evelyne SULLEROT, l’enfant se construit entre les deux, père et
mère, et qu’il est fondamental de le comprendre.
Le Vézinet
Le Pecq.
Réunion SOS Papa. Michel
THIZON, Président
d’association, entre en réunion. « La société, la justice, les usages
ont détruit l’image du père depuis la Révolution Française et plus
particulièrement depuis 1968 » nous dit-il. Évelyne SULLEROT, sociologue, soutient cette
thèse et nous explique le pourquoi de sa solidarité envers les pères. Elle
affirme d’autre part le bien fondé de la place du père auprès de
l’enfant, quelle que soit l’issue d’une séparation
familiale. Gérard NEYRAND, parle de « polémique sociale difficile », mais que «
les nouvelles lois sont sur la bonne voie pour rétablir la responsabilité
paternelle et parentale. Il a fallu attendre plus de trente ans pour que,
la responsabilité parentale du père et de la mère, soit reconnue au même
titre, après la séparation familiale ».
Grenoble, Frédéric BORDERIE « Être père célibataire, je n’ai pas trouvé cela
difficile, on s’adapte par nécessité, le plus difficile cela a été de
le cacher à tous mes employeurs parce que les patrons eux, ne le
comprennent pas… ». Michel THIZON nous parle des difficultés notamment que vivent les
cadres des entreprises à prendre le congé de paternité parce que, «
c’est mal vu… ».
« Le fait qu’un homme s’occupe des enfants autant qu’une
mère n’a jamais posé de problèmes d’indifférenciation
identitaire pour les enfants… » nous explique Gérard NEYRAND.
Vincennes,
Micro trottoir
: que pensent les citoyens et citoyennes de notre pays sur la question du
père ?
Pierrefitte sur Seine, Conseil de Famille, des membres de
l’association échangent des propos.
Boubakar
SENE est
Malien, il a eu 5 enfants en France. Il connaît bien les difficultés de la différence
des cultures. L’association “Conseil de Famille“ dont il
est le Président a pour but d’aider les familles nouvellement
arrivées dans la cité. Fort de son expérience paternelle, Boubakar nous
raconte l’histoire d’un enfant qui a des ennuis scolaires et
quelles en découlent les difficultés familiales... Jacques BAROU, spécialiste des questions
d’immigration, nous interpelle à juste titre, sur la composition
familiale et les responsabilités des adultes en Afrique. Ce qui explique :
que « Dans la plupart des cas, les difficultés familiales ne sont pas une
démission de la fonction parentale mais plutôt un désarrois face à la
différence culturelle» note Gérard NEYRAND. Mais Boubakar nous surprend
également, quand il parle de la prise de conscience de son rôle de père et
de mari dans cette vie à l’Européenne qu’il a choisie, et le
contexte culturel de la vie Africaine dont il est issu. « On fait le choix
de sa vie … » nous dit-il.
Toulouse, Jean Paul CRABIER et sa famille sont à table, c’est comme dans la
plupart des familles Françaises le moment de faire le point…
Jean-Paul c’est le garant de l’autorité familiale, non pas le
patriarche de l’ancien temps, mais un homme moderne affectueux qui
sait gérer les droits et interdits. Les propos de Jean-Paul sont argumentés
par Jean
LE CAMUS, « Le père
n’est pas un copain… Il a un rôle à tenir », et ce rôle est une
attente pour les enfants… « Le père est un passeport pour la vie »
Nous dit le Professeur. La référence historique est judicieusement apportée
par Evelyne
SULLEROT « Apprends
à ton fils à labourer et à écrire, dit un des plus vieux texte égyptien, il
s’agit donc bien de transmission de valeur familiale et de
civilisation, et pas seulement de changer les couches et de donner le
biberon pour ces nouveaux pères… »
Paris, Le Café de L’Ecole des Parents Boulevard Voltaire. Jacques BAROU : « C’est un lieu
d’échange et de partage parental, c’est avant tout la
possibilité de venir parler et rencontrer d’autres parents qui peuvent
aussi se retrouver dans les mêmes situations familiales difficiles et
d’y trouver un réconfort pour mieux vivre sa paternité… »
La conclusion est illustrée, des propos du Professeur LE CAMUS à l’encontre de ces pères
qui s’engagent auprès de leurs enfants, sur des images de ces pères
qui nous ont dévoilées, une partie de leur vie de parents responsables tout
au long de ce film.
Interview
du réalisateur : La Nouvelle
Place du Père
La nouvelle place du père
Interview d’Olivier BORDERIE, Réalisateur
Comment vous est venu l’idée du
film ?
Dominique DELATTRE mon Professeur de scénario de l’école des Gobelins
à Paris, m’a fait rencontrer Gabriel GONNET de La CATHODE, pour un
thème qu’il désirait développer sur les pères et les ados.
Je venais de terminer mon rapport de stage, un film court sur une
association SOS Papa, qui avait reçu de la part de l’ensemble de mes
Profs, les meilleures appréciations.
Gabriel GONNET, après avoir visionné ce reportage m’a fait confiance
et m’a demandé de lui écrire un thème sur les pères.
En fait, ce premier petit film sur SOS Papa n’était pas innocent, mon
histoire personnelle d’enfant ayant subit un déchirement parental
dans les années 1970, m’a incité à m’exprimer sur ce sujet
sensible de ces pères maltraités par la justice.
L’évolution du rôle du Père
Pensez-vous qu’il est important de
remettre le père au sein de la famille comme il l’a été pendant des
siècles ?
En tout état de cause sûrement pas comme le père Fouettard, ou ce
patriarche dominateur exclusif et opprimant, habillé de sa grande barbe.
L’homme, et donc le père, a beaucoup changé depuis la Révolution
Française.
Soyons réalistes le père, naturellement de par sa constitution physique,
impose une écoute différente de celle de la mère et je pense comme
l’exprime certain psychologue ou psychanalyste, qu’il est un
support, une sécurité, un moyen de construction importante pour
l’enfant. Il est donc nécessaire qu’il soit présent auprès de
l’enfant.
Le mieux est évidemment une vie familiale sereine, mais dans les cas où ce
n’est pas possible, le contact avec le père doit être autant partagé
que celui avec la mère.
Nos arrières grands pères n’avaient pas le droit, dans les usages, de
s’approcher des enfants sauf pour les réprimander. Ils
n’avaient le droit de récupérer les enfants mâles que pour les former
à leurs activités professionnelles. Les filles étaient exclusivement
élevées par les mères donc pas de contact paternel. Quelle souffrance de ne
pas avoir le droit d’aimer ses enfants avec la proximité physique des
câlins, bisous de la tendresse naturelle.
Évidemment les dérapages d’incestes devaient exister chez les
faibles et les malades, comme il en existe aujourd’hui et qu’il
en existera toujours, mais ce dont je parle, c’est de la grande
majorité des hommes qui sont responsables et qui aiment leurs enfants, et
qu’il est inhumain de séparer les enfants des pères comme il
l’a été pratiqué, dans les décisions de justice depuis une trentaine
d’années. D’autant que, la possibilité pour certains hommes
fragiles, d’avoir des actes de vie envers leur jeune enfant, tendrait
à prouver qu’il y aurait moins de déviance, parce qu’il se crée
chez ces personnes un lien affectif puissant qui semble les prémunir
d’actes infâmes.
Un autre point important me semble-t-il, est que les adultes en couple ont
moins d’enfants qu’avant. La médecine ayant œuvré pour que
dans 99,9 pour cent des cas les enfants arrivent à terme des grossesses et
vivent leur vie, ainsi que les mères.
Au moyen age ce n’était pas le cas beaucoup de femmes mourraient en
couche et les enfants n’y survivaient pas, la vie était très rude et
les affects peut être moins sensibles. Les rapports ont donc changés, pour
tout le monde, que se soient les femmes ou les hommes. Les investissements
affectifs sont beaucoup plus importants avec la vie moderne. L’homme
à donc sa place aujourd’hui en tant que père affectif et responsable
et il en a le temps.
Les temps modernes ne sont plus physiquement aussi harassants pour la
majorité des hommes et des femmes. Les 35 Heures œuvres énormément
pour que les deux parents se partagent les taches auprès des enfants. Les
études supérieures pour les générations produisent des personnes
responsables et cultivées, la transmission se fait donc dans de meilleures
conditions et à un niveau bien meilleur d’éducation.
La séparation
Comment réagissez vous par rapport au thème de
la séparation ?
La justice, à l’époque de la séparation de mes parents n’a
reconnu aucun droit de garde à mon père, juste un droit de visite.
J’en ai été très touché car il ne m’a plus été possible de le
voir régulièrement. De plus un éloignement physique dû au déménagement de
ma mère à plus de 400 km du lieu de résidence de mon père à définitivement
créer une coupure grave.
Je ne souhaite à aucun autre enfant cette déchirure inhumaine, je pense
réellement et sincèrement pour l’avoir vécu qu’un enfant ne
doit pas être mêlé aux histoires d’adultes et qu’en aucun cas
et, à n’importe quel age, il ne doit être séparé de l’un et l’autre
de ses parents. Le père existe et à besoin de son enfant au même titre
qu’une mère. Un enfant ne peu se construire harmonieusement
qu’entre son père être masculin et sa mère être féminin, c’est
une loi immuable de la nature.
Je suis persuadé que des adultes qui se séparent correctement devant leurs
enfants, les respectent et pensent plus aux enfants qu’a eux-mêmes,
et qu’ils leur apprennent par ce geste le respect de la vie entre
être humain.
La place du beau parent, est aussi une nouvelle fonction sociale qui est
très importante pour les nouvelles familles. Le beau père reconstruit,
après la cassure familiale. Évidemment ce n’est pas dans tous les
cas, facile mais il est dommage de ne pas reconnaître cette nouvelle place
affective dans la vie de la nouvelle famille.
Le rôle du père et la violence
Mais pensez vous que la violence des ados soit
une carence en père ?
Gérard NEYRAND le dit très bien c’est en fait une caricature
simpliste de dire que le problème de la violence sociale et un manque de
présence du père, mais c’est aussi un peu vrai. Pendant des années,
la justice aidée des médias, a dénaturé l’image du père (notamment
depuis 68), d’autre part la difficile politique d’immigration
et les difficultés d’intégrations vécues par ces pères immigrés dans
notre pays n'ont pas incités leurs enfants au respect qu’il leurs
devaient. Notamment sur leur courage et le respect que eux pères immigrés
ont eus envers le pays d’accueil.
Comment voulez-vous que ces pères utilisés comme machines ici chez nous
prouvent à leurs enfants le bien fondé d’une vie rejetée et invisible
de tous. Il nous faut rétablir la situation, et expliquer, que ce sont des
hommes qui ont eu beaucoup de courage à venir construirent chez nous des
infrastructures, routes, autoroutes, hôpitaux de très grandes qualités, et
que le résultat de leur travail c’est aussi, pour ces pères la
réussite de leur propre enfant dans cette société qui est maintenant la
leur…
Boubakar SENE nous explique le résultat de son propre vécu avec beaucoup de
réalisme et de simplicité qui, je dois dire, me touche et me satisfait. La
violence crée la violence « On ne peut donner que ce que l’on a reçu
! » nous dit Boubakar, mais rien ne vous empêche d’avoir une prise de
conscience relative au bien et au mal de vos propres actes et c’est
ce qu’il a fait « j’ai eu la faculté avoir cette prise de
conscience qui m’a beaucoup aidé a changer ».
Le fait que le père soit présent auprès des enfants, c’est
effectivement une prédisposition à avoir des exemples de respect vis-à-vis
des autres, par autorité naturelle. Si la violence sociale existe chez les
ados c’est qu’ils la vivent dans la famille et la reproduisent
dehors. Mais cette violence n’est pas du uniquement au manque de père
ou au père violent.
Le cinéma, la télévision, la musique, les bandes dessinées sont violentes.
Le manque d’humanité et d’incitation au respect, ne peut pas
aider les mères et les pères à avoir un discours devant leurs enfants, et
d’être ridiculisé par les médias à la projection du moindre téléfilm
américain.
Éduquer les enfants dans le bon sens, nécessite un support responsable dans
les médias aussi. Cela relève de la responsabilité et du bon sens
collective et qu’il est important de le dénoncer pour qu’un
jour peut être…
C’est important parce que, c’est la société de nos propres enfants
que l’on construit maintenant, eux feront celle de leur propre
rejeton et ainsi de suite. Si personne n’agis, que va-t-il advenir de
la cinquième génération de nos enfants ?
Pourquoi avoir choisi le fait de faire
intervenir après les pères, des spécialistes tout au long du film ?
Il est très difficile d’avoir une base d’explication réaliste,
à une étude de société aussi complexe que celle de la paternité. Poser la
question a quelqu’un qui connaît le sujet, et la réponse et
susceptible de s’approcher le plus de la réalité. Avoir plusieurs
spécialistes c’est avoir encore plus de possibilité de bien
comprendre le sujet. Il est également vrai que je ne voulais surtout pas
faire un film contre les mères, il a donc été très important de les faire
participer à ce sujet de la paternité. D’écouter et comprendre le
bien fondé de leur propos sur la présence des pères auprès des enfants.
Ressources
Nunéro d’écoute de l’école des parents :
Interservice Parents : 01 44 93 44 93
• Site Internet • Site de l’UNESCO : www.unesco.org/general/fre/
• Site de l’UNAF ( dossier/médiation familiale) : www.unaf.fr
• Site de la résidence alternée : www.residence-alternee.info
Complément
bibliographique
• Christine Castelain Meunier : « La place des hommes et les
métamorphoses de la famille »Ed.Puf
• Alain Bruel : « Un avenir pour la paternité » Ed. Syros
• Yvonne Kniebiehler : « Les père aussi ont une histoire »Ed.Hachette
• Patrice Huerre (Sous la direction de), Didier Lauru : « Les Professionnels face à
la sexualité des adolescents : Les Institutions à l'épreuve » (19 novembre
2001) Éd. Érés
• Patrice Huerre : « Ni anges, ni sauvages : Les Jeunes et la violence »
(20 janvier 2002)
Éd.Anne Carrière
• Xavier Pommereau : « Quand l’adolescent va mal. L’écouter,
le comprendre, l’aimer » Paris, Lattès, 1996
• Xavier Pommereau : « L'adolescent suicidaire » ed. Dunod
• Xavier Pommereau : « Un coquelicot en enfer » ed. Lattes
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